Disparition à Vagator : Chapitre 24

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Chapitre 24 : Charlotte Delabath


Comme Lou, il aime prendre son temps pour raconter ses recherches, ses doutes, ses hypothèses et déductions. Ce n’est qu’une fois installés à Badem sur la terrasse, une bière à la main, qu’il commence son récit. Tout deux se délectent de ce moment privilégié. Son compte rendu est entrecoupé par l’ouverture d’une nouvelle bouteille de blanc, d’un grignoti de pain et de fromage, de noix de cajou et de fruits secs. Des cigarettes sont allumées les une derrière les autres et il y a aussi les moments de silence et les regards prolongés sur la mer qui remonte. Il arrive enfin à la 3ème lecture des registres. Désormais, il ne cherche plus un nom et un prénom mais des indices liées aux convocations de ressortissants français. Et là il sort son calepin en cuir noir et lit fièrement :
« C.Delabath nationalité française domiciliée rue Henri Brosse à Lyon passeport n° 35 B 614, visa n° 7816 date d’entrée le 20/10/2018 »
Lou se lève se met derrière Mr Pintel et lit plusieurs fois de suite par dessus son épaule ces différentes informations.
« George tu penses que c’est notre charlotte ? elle a changé de nom de famille ? » Lou repense à l’écrit de charlotte sur son enfance et imagine que seule la haine envers son grand père a pu déterminer ce choix. Elle se rappelle aussi que charlotte a fait ses études de médecine à Lyon
Elle s’installe de nouveau face à Mr Pintel il est temps d’appeler Mme Roger.

Le téléphone sonne à nouveau Mme Roger décroche immédiatement
« Allo »
« Allo Mme Roger c’est Lou. Je suis avec Mr Pintel le détective indien que j’ai engagé pour faire le lien avec les différentes institutions indiennes de Vagator « 
Mme Roger reste silencieuse, elle espère enfin des réponses
Lou ne veut pas donner de faux espoir à cette femme qu’elle pressant de plus en plus découragée
« Demain nous avons rendez vous avec la police touristique et pour qu’elle puisse effectuer correctement une recherche, nous avons un formulaire à remplir et ils nous manquent des informations »
« Attendez Lou je m’assoie. Allez y je vous écoute » sa voix est triste et ferme à la fois, j’ai l’impression qu’elle n’attend plus rien de moi, elle semble résigné à finir ses jours seule sans plus aucun espoir.
 » il nous faut le nom et le prénom du père de Charlotte ainsi que sa date de naissance, le nom et le prénom de la mère et egalement sa date de naissance »
George me regarde intrigué quand je lui prend son calepin et qu’ il me voit écrire en gros
DELABATH Marc né le 27.09.1951
ROGER Sophie née le 04.03.1953
« Je vous remercie Mme Roger, je vous rappelle dès que nous avons été reçu par les services de la police touristique »
« Lou attendez, ce Mr est-il bien ? est ce un bon enquêteur ? Je vous envoie de l’argent ? »
D’un seul coup Lou réalise qu’elle a signé le contrat de mandat sans en lire le contenu et qu’elle n’a jamais abordé le montant des honoraires.
 » pas pour le moment Mme Roger, je vous rappelle demain samedi ou en début de semaine »
Un sourire radieux inonde le visage de Lou elle se lève et enserre fortement George en prononçant plusieurs fois
« Delabath is the father name, thank you George »
Voilà le lien qu’il lui manquait. George sourit à son tour.
Il est déjà tard quand ils vont se coucher. Une fois rentrée dans sa chambre Lou se jette de nouveaux sur les écrits de Charlotte. Elle relie également en diagonale Mother India (Chapitre 15)
Bon j’arrête de réfléchir à ma vie, mon enfance et adolescence souillées, aujourd’hui, j’ai envi de parler de l’Inde…………………………………………………………………………………………………………………Beaucoup de personnes m’ont dit qu’ils venaient « se soigner », « se ressourcer » en Inde. ……………………………………………………………
L’Inde, c’est un choc culturel…………………………………. Mon immersion passe par des émotions fortes qui m’envahissent……………………………………………………D’abord ici tout est possible, ici tout peut être facile, la vie, ma vie m’appartient. il faut s’abandonner. C’est le Akumba Matata « fait ce qu’il te plait » du roi lion. Il faut se laisser porter………………………….
Elle relie cependant le passage qui l’avait tant ému la première fois
L’Inde parle à notre inconscient et fait ressurgir par notre état de béatitude et du lâcher prise, des traumatismes refoulés voir enfouis au plus profond de notre psyché. Le chaos de l’inde fait échos à mon propre chaos intérieur. C’est pourquoi j’ai réussi à écrire « blessures d’enfant ». Ici on se retrouve face à soit et c’est ainsi que j’ai pu tirer un trait sur ce que j’avais vécu en France ou plutôt me l’exprimer. C’est en Inde que j’ ai su qu’il était absurde de me taire, on m’avait fait du mal, on m’avait violé, je devais désormais le dire.
C’est ici que je dois me reconstruite et prendre les forces nécessaires pour affronter ce que j’ai vécu quand je rentrerais……………….
Elle arrive enfin à la dernière phrase de ces feuillets
……dans une douce atmosphère de chaleur, d’humanité, on vit dans un sentiment de bien être et de joie, on se sent vivant, libre.
J’y ai même rencontré l’amour…

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